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Connecter ses ruches !

En juin 2019, j’ai découvert l’apiculture grâce à un voisin apiculteur amateur passionné depuis 40 ans.

Après un été 2019 studieux à lire « l’apiculture pour les nuls » et à regarder l’ensemble des épisodes de « Les maîtres des abeilles » en famille, nous voilà prêts !

La découverte de l’apiculture

Je réserve deux ruches et deux essaims pour Mars 2020. En attendant, je prépare une dalle béton pour accueillir une ruche au potager et l’autre dans mon jardin de ville.

En plein confinement, je suis appelé par la route d’or pour prendre rendez-vous. Une semaine plus tard, c’est fait. Après un voyage unique avec mon laisser-passer d’apiculteur, me voici doté de deux ruches !

Pour simplifier la mise en place, nous avons placé les deux ruches sur un toit-terrasse ensoleillé toute la journée… et sous notre regard.

Mes deux ruches orientées Est.

Deux semaines après, première visite avec mon coach, histoire de faire connaissance avec les dizaines de milliers de locataires.

La reine est visible au centre. Elle a un point vert.

Le courant est bien passé 😉

Comme je l’ai fait pour le potager et pour le poulailler, je me suis lancé le défi de connecter les ruches !

Le cahier des charges est le suivant :

  • monitorer le poids des ruches, on peut déduire une quantité d’informations des variations de poids des ruches.
  • pouvoir prendre une photo de l’activité des abeilles sur la planche d’envol, à la demande ou sur un événement donné.
  • pouvoir détecter une attaque de frelon et cerise sur le gâteau, les terrasser… (à l’heure où j’écris cet article, ces deux fonctionnalités sont encore de l’ordre du rêve…)

Conception d’une balance de ruche

J’ai lu pas mal d’articles et de technologies sur les balances. Il existe 4 façons de placer des capteurs de poids.

Je suis parti sur l’option 1, un capteur central unique. Comme l’indique le comparateur, ce n’est pas la solution la plus stable mécaniquement, la prochaine fois que je fais une balance, je partirai sur l’option 4 qui est plus stable et a en plus l’avantage de ne pas avoir besoin de structure.

Réalisation des deux plateaux en inox

Le principe de la balance réside dans le fait que le poids présent sur le capteur modifie de façon infime le courant qui passe par ses bornes. A l’aide d’un amplificateur, le Raspberry Pi enregistre clairement des modifications de poids.

Capteur installé sur les deux plateaux de la balance

Test et étalonnage à l’aide de trois paquets de 1Kg

Résultat en live : 1 000g puis 2 000g, puis 3 000g : pas mal !

Et hop, voici mes deux ruches équipées d’une balance.

Les deux balances sont raccordées à un Raspberry Pi 3 équipé de Domoticz.

Voici le type de données que l’on peut collecter sur 7 jours.

Notre analyse :

  1. sortie du matin, dès les premiers rayons du soleil
  2. récolte abondante (quasi 2Kg) sur une journée incroyable après plusieurs jours humides
  3. soleil d’artifice : c’est le nom donné à cette période propice au premier vol des nouvelles abeilles (1 000 nouvelles chaque jour). Elles choisissent le meilleur moment pour tester leurs ailes : beau temps sans vent… Le lendemain, il est apparu plus tôt
  4. typique d’une nuit après une grosse journée de récolte. Toute la nuit, les abeilles ventilent (elles se mettent sur la planche d’envol, mais à l’envers et battent des ailes pour former un courant d’air) afin de baisser le niveau d’humidité du miel. Le taux d’humidité doit descendre à 19% pour que le miel puisse se conserver. A ce moment, les abeilles operculent les alvéoles. La ventilation fait descendre le taux d’humidité ; il y a perte d’eau donc de poids.
  5. cette nuit là, les abeilles ont plutôt construit des alvéoles en cire à partir du miel : il faut 9Kg de miel pour faire 1Kg de cire. Pas besoin de ventiler, le poids reste stable.

Zoom sur une journée et deux nuits :

Soleil d’artifice
Ventilation nocturne
Graph de l’évolution 24h le jour de la récolte : -53Kg (deux hausses : miel + structure)

Une baisse brutale de poids peut aussi s’expliquer par un essaimage. C’est à dire 20 000 abeilles qui quittent la ruche avec la reine. Une telle masse d’abeilles représente un poids de 2Kg (une abeille fait 0,1g). J’ai mis en place une alerte pushbullet pour alerter d’un essaimage, ce qui me permet de récupérer un essaim qui se serait réfugié dans un arbre près des ruches. Je n’ai pas pu valider, puisque je n’ai pas eu d’essaimage… ce sera pour l’année prochaine !

[Mise à jour une année après] J’ai pu valider l’alerte essaimage ! J’ai rédigé un article dédié !

Voici ce à quoi aurait pu ressembler un essaimage sur la balance, mais dans mon cas, c’était plus un bug de la balance ou alors une petite sortie (puis retour) inexpliquée de 20 000 abeilles !

Courbe de poids sur une année, de mars à mars

Timelapse de la récolte

Nous avons eu des variations de couleur de miel tout au long de la récolte
Récolte de 50Kg de miel sur les deux ruches

Domoticz permet aussi d’amasser des métriques métrologiques sur les services météo open, comme openweather. On peut utiliser ces datas via l’API de domoticz.

Exemple pour le vent :

La température est aussi disponible. J’ai aussi ajouté une sonde de température au cœur du couvain pour monitorer sa température.

On observe que le couvain reste à la même température, jour comme nuit alors que la température extérieure varie. Une alerte est configurable dans Domoticz pour être alerté d’une baisse de température dans le couvain, qui correspondrait à un vrai problème pour la colonie.

Température à l’extérieur de la ruche

Une capture écran d’une mauvaise semaine !

Maintenant de la récolte est passée, attaquons nous au problème des frelons !

Détection des frelons

Les frelons, asiatiques surtout, attaquent les abeilles à partir de mi juillet, le rythme des attaques s’intensifiant jusqu’à mi novembre.

L’objectif est de trouver une solution à la fois fiable et abordable pour détecter et tuer les frelons qui attaquent les ruches.

Nous allons tester deux approches :
– par le son
– par l’image

En attendant, on améliore notre revers de badminton en pulvérisant les frelons asiatiques qui attaquent mes ruches !

Approche par l’image

La fondation Raspberry Pi a lancé une caméra HQ pour Haute Qualité. Cette caméra fonctionne avec des objectifs.

J’en ai un exemplaire, j’ai profité des vacances d’été pour avancer sur ce projet.

J’ai placé cette caméra au dessus de la ruche, dirigée vers le bas, pour prendre en photo devant la planche d’envol, car les frelons en vol stationnaire sont toujours dans la zone.

En attendant une solution à base d’IA / Deep learning, je me suis attaqué à l’acquisition d’image :

Photo brute
Une fois zoomée

Puis au traitement sur la base d’un nombre de pixels contiguës orangés caractéristiques des frelons asiatiques à l’aide de la librairie OpenCV. Des articles comme celui ci : https://answers.opencv.org/question/74444/detect-flying-hornets/ m’ont donné de l’espoir.

Les résultats sont intéressants :

Gros succès. On voit la planche d’envol avec les abeilles qui ne sont pas détectées.
le centre des cercles bleu montre les pixels orangés contiguës. On voit aussi une abeille non détectée (en rose)
On voit sur cette photo les faux positifs : des graines de bouleau sont détectées comme frelons…
Une feuille de bouleau
Soleil d’artifice qui fait un feu d’artifice de détections…

Vous l’avez compris, soit il faut que j’améliore mon algorithme de détection OpenCV, soit il faut que je passe au deep learning (qui est fait pour ça !).

Par exemple, l’API de Google n’est pas opérationnelle !

Une façon d’avancer plus rapidement serait de tomber sur un modèle déjà existant comme https://hackaday.io/project/161581-ai-equiped-wasp-and-asian-hornet-sentry-gun et https://www.kaggle.com/tegwyntwmffat/european-wasp-vespula-vulgaris-kitti-format, mais il ne fonctionne pas avec mon système.

Une fois détecté, on passera à l’action. J’ai plein d’idées, mais c’est pour après. D’ailleurs, la détection par l’image a ma préférence parce qu’elle est limitée dans l’espace (pas de risque de photographier un 747 entre la ruche et le sol) et en plus, une fois localisé en vol stationnaire, on a une idée de où il faut agir, à la différence du son.

Conception et réalisation d’une salle d’eau de 4m² compatible PMR

Cahier des charges :

  1. Remplacer le toilette du RdC qui est devenu un couloir
  2. Ajouter une douche à l’italienne accessible PMR (Personne à Mobilité Réduite)

Contexte :

Nous sommes dans une extension de la maison, derrière un garage. On part de très très loin. La pièce, une fois décloisonnée, fait 1,8m x 2,2m.

La pièce est aveugle (donc sans fenêtre).

On a eu la surprise de tomber sur l’ancien toit ! Sur la photo ci dessous, vous avez donc la faience qui montait jusqu’au plafond de l’ancienne salle d’eau, à 1,80m, puis le toit quand cette pièce était un chiotte extérieur, puis le nouveau toit.

Et encore mieux ! Sur la photo ci dessous, vous verrez que la nouvelle charpente est posée sur un rang de parpaing qui sont posés sur … un chevron…

Du coup, on a dû ajouter une étape consolidation de la charpente dans le trello !

Plan avant :

Plan après :

A gauche, une arrière cuisine, qui n’est pas l’objet de cet article, à droite, la fameuse salle d’eau, composée de gauche à droite, d’un lavabo, d’une douche 80×120 à l’italienne, un toilette suspendu et d’un radiateur mixte sèche serviettes. En en amont, une porte coulissante à galandage de 900. Pour l’éclairage, on a posé un hublot Velux, hyper efficace.

Voici les deux plus anciennes photos du toilette et de la salle de bain.

Le toilette
La cabine de douche

La destruction commence. Thomas en action !

Voici un avant goût de la salle d’eau terminée pour vous donner envie d’aller au bout de l’article !

Phase 1 : la destruction

Destruction des deux murs, du lambris cache misère qui recouvrait tous les murs, du plafond et du coup du toit surprise.

En ce début de confinement, la future salle de bain s’est transformée en scène de guerre !

Titouan et Nolwenn à l’oeuvre !

Donc pendant 2 semaines, on s’enfonce dans le bazar, les visites de chantier sont plus inquiétantes chaque jour, puis… vient le temps des tours à la déchetterie !

Phase 2 : la consolidation

Une fois le problème de support de charpente identifié, il a fallu agir.

Étayer, supprimer le chevron et son mur de parpaing puis construire un complément de mur.

Phase 3 : préparation du sol et des murs, arrivées d’eau et évacuations

Le toilette d’avant était plutôt récent, mais basé sur une ancienne évacuation à la turque, donc centrale. C’est ce qui explique, pour moi, la position du toilette à 50cm du fond de la pièce.

Nous avions décidé, lors d’une réunion de conception, d’exploiter cet espace perdu (!). De plus, il faut prévoir l’évacuation de la douche ainsi que l’évier de l’arrière cuisine et du lavabo.

Re-scène de guerre !

Comme d’hab, à chaque fois que je fais un trou dans une maison, je tombe sur des restes de bouteilles de verre !

Re-dechetterie…

Alimentation EF pour les toilettes

Rebouchage

Je partais sur un receveur à carreler, mais je n’étais pas satisfait de l’intégration. Je suis donc parti sur un façonnage perso.

Pour réaliser la pente, j’ai utilisé des tiges aluminium pour dessiner des lignes diagonales entre les coins du receveur et les coins de l’évacuation.

Quand on fait une salle de bain avec une porte de douche et de la faïence, il est important d’avoir des murs plans et verticaux. Du coup, j’ai corrigé le bas des murs qui bavent de 4cm.

puis rebétonnage

Délimitation du bac : 80×120.

Façonnage du receveur en béton avec un produit d’étanchéité.

Tiens, Thomas ?? alors qu’on construit !

On ne se rend pas compte, mais j’ai 2cm de pente

Réalisation d’un linteau en famille. Et oui, certains vont se balader, d’autres voyagent, et bah nous, on fait du béton !

Linteau non conventionnel, réalisé dans l’épaisseur d’un parpaing
Erwan à la préparation du coffrage
Titouan au remplissage
Titouan et Thomas au béton

Après décoffrage
Après suppression du linteau du dessous

Réalisation du jambage

Phase 4 : les choix

Faïence

Phase 5 : la plomberie

Une salle d’eau, ça reste un travail de plomberie.

Piquages eau chaude, eau froide et chauffage (A/R)

Conduites chauffage :

Purgeurs automatiques sur le départ et le retour du chauffage, au niveau des points hauts.
Jonction entre le nouveau et le réseau existant.

On est dans l’arrière cuisine, mais on peut voir les alimentations suivantes :
– EF toilette
– EF / EC douche
– EF / EC lavabo

Pour compenser les différences de niveau, j’ai appliqué un ragréage au sol.

Phase 6 : Installation du toilette

On est parti sur un toilette suspendu pour permettre de poser de la faïence partout et masque la dépression (tuyau visible à droite de la photo qui a pour fonction de remplacer l’eau, envoyée par la chasse d’eau, par de l’air sans passer par la case douche ou lavabo (glouglou)).

Habillage placo de la structure du toilette.

Phase 7 : étanchéité de la douche

Pour garantir l’étanchéité de la douche, surtout quand elle est à l’italienne sans bac, on applique une couche d’accroche (rouge) et une couche d’étanchéité (verte) au support avant de coller la faïence ou la mosaïque.

Phase 8 : installation du hublot Velux et du faux plafond

Dans l’ordre des choses, on aurait du mettre en place ce puits de lumière en phase 3, mais le confinement est passé par là et le hublot Velux était coincé en usine.

Premièrement, modification de la charpente appelée chevêtre.

La toiture de cette extension est composée de voliges et de shingle

vue de l’intérieur

Préparation du faux plafond

Fixation des plaques et pose de la laine de verre au fur et à mesure.

Bandes

Peinture

Installation de la trappe de visite et du hublot final

Phase 9 : électricité

L’électricité était dans le même état que le reste, moyenâgeuse…

J’ai placé une boite électrique au niveau des purgeurs, ainsi, via la trappe de visite, j’accède à tout.

Phase 10 : carrelage

On a choisi des grands carreaux 60×60. Pas évident à poser, par contre, c’est rapide ! Et de la mosaïque sur la partie douche, pour absorber la pente.

Application des joints

Protection du carrelage avant d’attaquer la faïence

Phase 11 : porte coulissante à galandage

Avec l’approche PMR, on a choisi une porte à galandage qui permet de faire disparaître la porte, et on a aussi choisi une ouverture de 900mm. Le jour de l’installation, on s’est rendu compte que ca ne rentrait pas…

Du coup, marteau piqueur !

On peut maintenant assembler la structure de la porte et la fixer, tout juste…

Le rayon de soleil par le hublot… magnifique !

installation du placo à l’extérieur. J’attends la porte pour plaquer l’intérieur

Phase 12 : faïence

On a commencé la faïence par le toilette en pensant le passer en production avant la fin de la salle de bain, mais en pratique, ce n’est pas évident.

Faïence avec Erwan

Après une visite de chantier, une idée a popé : réaliser une niche pour les savons et les shampoings

Aussitôt dit, aussitôt faite !

Elle fait la taille d’un carreau en hauteur et est placée pile dans l’alignement, « à la Thireau ! » (private joke).

traitement étanchéité de la niche

Mon compagnon fidèle de la faïence : le niveau laser !

Après avoir soigné l’étanchéité, j’ai fait en sorte que la pente soit bonne et qu’aucune retenue d’eau soit possible

Nouvel outil à vous présenter : une scie cloche sur la meuleuse : on a le combo : puissance de la meuleuse et la possibilité de faire des trous.

Un vrai gain de temps sur toutes les découpes intérieures de faïence.

Une tentative de panoramique…

Phase 13 : les accessoires

Une phase super sympathique : le montage de la robinetterie et des meubles. ça sent la fin !

Si je peux vous donner un conseil : Hans-Grohe ! et c’est même pas sponsorisé 😉 Vous voyez la différence à l’installation, à l’utilisation et surtout au bout de trois ans !

Première mise en eau, jouissif ! Je ne regrette pas les tuyaux cuivre de diamètre 16mm !

Meuble vasque avec deux tiroirs
Porte de douche qui coûte un oeil !
sèche serviette mixte

J’ai ajouté une radio étanche dans la niche : gros gros succès !

En conclusion, un beau chantier complet qui nous a accompagné pendant tout le confinement.